Ne soyez pas trop pressé : un cas de confusion entre SLEPR et AVC - 28/11/24
Résumé |
Introduction |
Le syndrome de leucoencéphalopathie postérieure réversible (SLEPR) est une entité radioclinique qui peut potentiellement être confondue avec un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique en raison de similitudes radiologiques et cliniques. Cette confusion peut retarder une prise en charge adaptée. Nous rapportons le cas de Mme C., une patiente chez qui un SLEPR a été initialement diagnostiqué comme un AVC ischémique, avant que l’IRM cérébrale ne redresse le diagnostic.
Observation |
Mme C., 61 ans, est hospitalisée en médecine interne après un séjour en réanimation pour un coma hypoglycémique. Elle a pour antécédent : un diabète de type 2 compliqué (pied diabétique, amputation transmétatarsienne, neuropathie diabétique, insuffisance rénale chronique stade III) et une hypertension artérielle essentielle. Au treizième jour de son hospitalisation, elle développe brutalement un trouble de la conscience brutal et transitoire (GCS à 3) avec une pression artérielle à 221/76mmHg. Le scanner cérébral réalisé en urgence révèle une hypodensité pariétale gauche, interprétée comme un accident vasculaire cérébral ischémique. Au réveil, Mme C. présente une aphasie, une paralysie faciale centrale droite et un déficit du membre supérieur droit. Cependant, en raison de la présence d’un coma initial, atypique pour un AVC, une IRM cérébrale est réalisée, montrant des hypersignaux FLAIR dans les régions occipitales, pariétales et frontales, bilatérales et symétriques, compatibles avec un SLEPR. Mme C. est transférée en réanimation, où elle présente deux crises d’épilepsie partielle. Un traitement anti-épileptique et antihypertenseur est instauré, avec une évolution favorable et une récupération complète sans séquelles (Fig. 1).
Discussion |
Ce cas souligne l’importance de différencier le SLEPR de l’AVC ischémique, car le scanner cérébral peut induire en erreur, notamment en présence de facteurs de risque vasculaires comme l’hypertension artérielle et le diabète. L’IRM cérébrale reste l’examen de référence pour redresser le diagnostic, en identifiant des hypersignaux FLAIR évocateurs d’œdème vasogénique dans les régions postérieures. Le SLEPR est déclenché par une hypertension maligne dans ce cas, et sa physiopathologie reste mal comprise. Contrairement à l’AVC ischémique, le SLEPR est réversible, mais nécessite une reconnaissance rapide pour assurer une prise en charge adéquate, notamment par la correction du facteur déclenchant.
Conclusion |
Le SLEPR peut être confondu avec un AVC ischémique, surtout chez des patients présentant des facteurs de risque vasculaires. Une vigilance clinique et l’utilisation de l’IRM permettent un diagnostic précis, garantissant une prise en charge rapide appropriée.
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Vol 45 - N° S2
P. A549 - décembre 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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